Salut à tous !
J'avais envie de commencer un fort un peu spécial et de vous faire partager une aventure épique. J'ai décidé d'introduire ça sous une forme un peu plus roleplay que d'habitude, j'espère que vous prendrez plaisir à lire le récit. Je précise que comme pour les autres suivis, j'écris tout sur le moment et je ne sais pas ce qui va se passer.
Mon nom est Deler Poulie-Silencieuse, mais tous m’appellent Mante. Je suis une naine du Couteau Mystérieux. Je fais partie d'une expédition de sept nains chargée de poser les fondations d'une forteresse qui fera la gloire de notre peuple.
Doreniklist, autrement dit, Murmure de Diamant.
Stodir, le nain le plus fort de notre groupe, a décrété que nous serions les "Barbes Divines". Il a insisté sur le fait que par nos actes, ce nom se vérifierait de lui-même, et que tous craindrons et respecterons les membres de Doreniklist. Cela nous a tous fait rire, et nous avons unanimement accepté. J'ai toujours apprécié ce nain, et ce avant notre départ de la ville-mère. Comme moi, il lui semble important que les nains s'entraident et affrontent les difficultés en face.
Nous avons un an pour nous installer et installer les défenses primaires qui nous protégeront des embuscades gobelines. Ensuite, la moitié de la population adulte sera en permanence à l'entraînement militaire. Les groupes changeront tous les ans, et il sera laissé le dernier mois de l'année libre pour fêter le réveillon.
Puisse Doreniklist et ses nains vivre pour l'éternité !
Plus tard, tous les alligators partent. Je décide de m'équiper et de partir chasser.
Premier été
Premier hiver
Je chasse toujours, et j'ai apprivoisé une renarde. Aucun de mes confrères nains ne semblent intéressé, mais je suis sûre qu'elle trouvera un maître. Je passe tout mon temps libre avec Catten, un des deux mineurs qui étaient parmi nous au départ. Ce n'est pas vraiment le guerrier héroïque de mes rêves, mais il est si charmant et si joyeux ...
Le dernier mois avant le printemps, huit nains sont appelés à prendre les armes pour une année. Stodir, qui a de l'expérience dans le maniement des haches, prend le commandement de la garde de Doreniklist. Des armes réelles et des armures seront forgées au plus vite. Le commandant réparti les huit nains en groupes de deux pour accélérer l'entraînement.
Second printemps
Les elfes sont venus faire du commerce. Nous avons échangé un disque de fer et quelques bibelots contre du bois, de l'alcool, un jaguar et une loutre. C'est un très bon échange pour nous.
Il n'y a aucun gobelin en vue, et cela m'inquiète un peu. Qu'importe, nous serons préparé lorsqu'ils se montreront.
Second été
Second automne
Une fois les gobelins tués par la caravane ou enfermés dans des cages, nous sortons. Le raid aura fait une victime : Kivish, notre armurier. Un graveur nommé Bomrek est porté disparu, et un des gardes de la maison mère est mort de ses blessures.
Quelques jours plus tard, le corps de Bomrek est retrouvé dans les fourrés, sur la colline, des carreaux d'arbalète plantés dans le torse. Nous avons poursuivi nos tractations avec les marchands, et offert des objets forgés pour attirer l'attention des dirigeants de la forteresse-mère.
Second hiver
Peu de temps après, les nains armés déposent leurs haches et vont se reposer après une année de dur entraînement. Je n'ai pu passer que peu de temps avec Catten. Il a maigri. La plupart de ceux qui s'exerçaient sont dans le même cas. Ils sont plus forts, plus endurants, et certains ont fait de très bons progrès dans le maniement des haches. Dans quelques semaines, ce sera à mon tour de porter le bouclier pour un an.
Alors que le temps se radoucit, la relève annuelle a lieu. Je suis dans une escouade de trois. Stodir a insisté pour rester commandant et assurer la cohésion. Je pense qu'il deviendra un grand guerrier en quelques années.
Troisième printemps
L'entraînement est pénible, et sans s'exercer avec nos haches en bois, nous n'apprenons que très peu. A cause de confusions dans la répartition des escouades, Stodir décide de faire une liste fixe de tous les nains et de remettre au clair les permanences. Catten est de nouveau appelé pour cette année, et nous sommes tous les deux dans la première escouade, avec le commandant.
Deux nains sont morts, et deux autres ont des os brisés et vont être pris en charge par notre médecin. Mon cher Catten a le pied ouvert, mais ce n'est pas bien grave. Nous récupérons les armures des gobelins morts, et commençons à réfléchir au sort de ceux que nous avons capturé, qui sont au nombre de huit. Diverses propositions émanent lors des sessions d'entraînement. Une mise à mort sommaire, des duels, une chambre de noyade, une chute dans une fosse, des combats avec des bêtes sauvages. Les idées ne manquent pas, mais il revient à notre commandant de décider.
Après avoir un peu attendu, ceux qui ne sont pas dans l'armée sortent sous une pluie battante. Les corps des elfes gisent, entourés de ceux de leurs montures et de tout leur chargement. Mes camarades récupèrent tout silencieusement. Des tonneaux, de l'alcool, des plantes, des bibelots, deux femelles géantes kiwi, une vipère géante ainsi que d'autre animaux inintéressants que nous donnerons à la prochaine caravane naine.
Troisième été
Une vague d'une dizaine de migrants est arrivée. La forge de barres d'acier et d'équipement continue sans problèmes. Stodir a décidé que les gobelins capturés seraient lancés dans une salle piégée pour être découpés par des disques ; voilà qui devrait faire réfléchir les prochains assaillants.
Une maire a été élue, une tisseuse nommée Bëmbul. Des quartiers spacieux vont lui être attribués, afin qu'elle mène sa fonction du mieux possible.
Stodir souhaite faire des tests sur l'organisation des séances d'entraînement. "Ces outres à bière n'écoutent pas les instructeurs. Il faut retourner aux bons vieux exercices pratiques, alors on va essayer de ne faire travailler que deux gars à la fois dans chaque escouade."
Troisième automne
Des hurlements résonnent soudain dans la forteresse : "TOUS AUX ABRIS, ILS ONT DES ARBALÈTES !".
Alors dans le couloir principal, je remonte en courant observer les jardins, et ma vision se brouille. La partie destinée aux entrainement n'avait pas encore été recouverte, et les arbalétriers gobelins se donnaient à cœur joie de tirer nos recrues comme des lapins. Quelques uns purent courir se mettre à l'abri, mais certains gisaient blessés ou inanimés sur le sol. La voix puissante du commandant résonna dans les halls. "EN FORMATION !"
Nous attrapons tout notre équipement et courons vers les escaliers. Je sens l'adrénaline monter en moi et mon cœur battre à tout rompre. Les choses allaient mal se passer, nous étions dispersés et peu entraînés. Les autres montent les marches quatre à quatre vers la surface, et j'entends les hurlements stridents des gobelins. Et également les cris de mes camarades qui se battent.
Je monte à mon tour. Des gobelins sont emprisonnés dans des cages, ainsi que le terrible jabberer, qui rugit de rage et ébranle son carcan métallique. Je vois aussi Stodir, qui brandit sa hache ensanglantée et deux têtes de gobelins, et les autres autour, qui crient victoire.
En redescendant, Stodir a constaté les dégâts, et a ordonné que tous se consacrent aux soins des blessés, à l'enterrement des morts et au rangement de la forteresse. La maire est sortie de ses quartiers et hurle sur ceux qui passent à sa portée. Je me demande parfois qui dirige Doreniklist.
Troisième hiver
Catten est bien soigné, mais les blessures se referment lentement et il doit rester allongé. Stodir nous a convoqué en comité pour mettre les choses au point. Il nous a clairement expliquer que nous devions refermer ce trou en haut des terrains d'entraînement, et placer davantage de pièges à l'entrée. Il nous a aussi fait remarquer que tout le monde n'avait pas une chambre individuelle. Le commandant souhaite reprendre l'entraînement en escouades réduites mais bien équipées.
Le commandant passe dans les couloirs avec la vingtaine de ses recrues. Il a un regard un peu blême. En me voyant, il s'arrête une seconde. "Surtout restez en bas. Si les gobelins percent la ligne, attrapez tout ce que vous pouvez et brisez les." Il marque un arrêt, regarde ses camarades armés qui l'attendent. "Nous devons y croire Mante. Si nous n'y croyons pas, tout est perdu ici." Je ne dit rien, et le laissait partir.
Soudain, une série de ricochets métalliques, de chair et de hurlements inhumains retentissent. Les gobelins et leurs monture ont atteint les pièges, et visiblement, cela a fait des dégâts. Enfin, les cris des nains qui chargent. Une brève bataille se fait entendre, accompagnée de croassements sourds. Puis, plus rien.
Je suis à la salle commune, et la vipère géante glisse silencieusement sur mes pieds. La voix étouffée du commandant résonne, puis le cliquetis des armures qui montent les escaliers. Puis, des cris de joie et de victoire. Tous, en bas, nous soufflons. Je monte pour constater les dégâts : dans la cage d'escalier, les cadavres de crapauds géants et de gobelins armés de masses. A l'entrée de la forteresse, c'est un charnier de jabberer, d'elks et de peaux-vertes transpercés de disques. Un nain est mort, et un autre est blessé. Des pertes bien moindres comparé à ce à quoi nous nous attendions. Les soldats partent patrouiller à la surface pour bien vérifier qu'il ne reste plus de gobelins.
Lorsqu'ils reviennent, ils portent le corps d'Astesh Regäs. Il n'y a plus de gobelins, c'est terminé. Stodir ordonne la mise en place de plus de pièges encore, et décide de continuer l'entraînement par deux.
Quatrième printemps
Catten est sorti de l’hôpital. Il se porte bien, et Stodir souhaite qu'il soit son partenaire au combat. Cela ne me plait pas de le voir devenir un membre permanent de notre armée, mais c'est à lui de choisir ce qu'il souhaite faire. La vie reprend son cours, mais nous nous pressons tous de monter les pièges et de couvrir les terrains d'entraînement. Et hélas, de faire plus de cercueils en prévision des prochains sièges.
Plusieurs de mes amis m'ont fait remarquer que le jaguar de la forteresse, qui n'a toujours pas trouvé de maître, pouvait peut-être être dressé pour se battre ou chasser. Je pense que je vais me pencher sur elle.
Je courais prévenir Stodir. Celui-ci paraissait plus confiant qu'au dernier siège. L'entrée a été renforcée d'une dizaine de pièges, et notre meilleur guerrier, Asmel Hanches-Simples, était devenu un maître dans le maniement des haches. Nos vingt guerriers étaient armés et équipés de la tête au pied.
Je le secouais par les épaules. "Ils sont une centaine, et nous sommes vingt, Stodir !", "Et ils sont dirigés par un général." Il me jeta un regard comme je n'en avait jamais vu, et esquissa un sourire. "Nous allons les renvoyer d'où ils viennent, et leurs chefs se mordront les doigts de rage quand ils apprendront que la moitié de leur population est morte par la main ..."
Il se tourne vers ses compagnons d'armes et brandit sa hache en l'air.
"... DES BARBES DIVINES DE DORENIKLIST !!"
Alors que les nains s'époumonent pour suivre le glorieux cri de leur commandant, nous entendons des cris atroces venant de la surface. "Enfin ça, c'est si ces abrutis passent les pièges. Descends dans les halls principaux, Mante. ESCOUADES, EN POSITION !"
J'obéissais. Une fois encore, nous entendons les glapissement des gobelins, mais aucun combat.
Quelques dizaines de minutes plus tard, nous entendons le cri d'un soldat. "LA VOIE EST LIBRE !". Nous jetons tous nos chopes en l'air et crions victoire. A nouveau, nous montons et découvrons notre entrée constellée de membres, de tripes et de sang. Plus d'une trentaine de gobelins gisaient, plus ou moins entiers, accompagnés de leurs montures. Pas de traces du général. Nos champs de fraise étaient encore plus écarlates qu'à l'habitude. "Je comprends pourquoi elles poussent si bien." remarquait Catten en souriant.
Quatrième été
Après une dizaine de naissances l'année dernière, les enfants ont bien grandi, et il n'y a plus de nouvelles grossesses. La plupart des naines mariées boivent un thé spécial qu'elles aromatisent de fraises sauvages. Je suis contente qu'elles écoutent nos recommandations concernant les problèmes de surpopulation.
L'assaillante fait tournoyer son arme qui cliquette et siffle. Je tire un autre carreau qui lui brise la main.
Celle qui tient le bouclier. Avec un cri de rage, elle lance son fléau en direction de ma tête.
12 commentaires:
J'ai bien aimé ton histoire, tu devrais continuer :D
C'est bon un récit comme ça, j'aime ! ça change.
Il y en a qui ne chaume pas, chapeau bas !
Super idée, Can't wait ^^
Elle lance son fléau en direction de ma tête ...ET ?
s'est toujours un grand plaisir de te lire
super série qui commence et hâte d'avoir la suite :D.
Super histoire!
Très belle histoire, Bravo ! <3 Sa change beaucoup, on s'attache aux personnages assez rapidement ! J'adore !
Sinon comment fait tu pour empêcher l'arrivé des migrants ?
Ca faisait longtemps qu'on avait pas eu le droit à une petite histoire de ce genre, et là, avec le mode roleplay on, c'est vraiment génial! Vivement la suite avec un(e) autre narrateur(trice), pour savoir ce qu'il advint de la forteresse!
D'ailleurs j'ai une question pour toi : si on trouve masse de fer sous la forteresse, vaut il mieux attendre d'avoir de quoi faire de l'acier ou tout de suite forger tout les armures et armes pour la garde ?
Morale de cette histoire :
On ne fait pas de forteresse,
Sans casser des nains.
=D
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