7 juin 2013

Doreniklist, les premières années

 Salut à tous ! 

J'avais envie de commencer un fort un peu spécial et de vous faire partager une aventure épique. J'ai décidé d'introduire ça sous une forme un peu plus roleplay que d'habitude, j'espère que vous prendrez plaisir à lire le récit. Je précise que comme pour les autres suivis, j'écris tout sur le moment et je ne sais pas ce qui va se passer. 

Mon nom est Deler Poulie-Silencieuse, mais tous m’appellent Mante. Je suis une naine du Couteau Mystérieux. Je fais partie d'une expédition de sept nains chargée de poser les fondations d'une forteresse qui fera la gloire de notre peuple.

Doreniklist, autrement dit, Murmure de Diamant.

Stodir, le nain le plus fort de notre groupe, a décrété que nous serions les "Barbes Divines". Il a insisté sur le fait que par nos actes, ce nom se vérifierait de lui-même, et que tous craindrons et respecterons les membres de Doreniklist. Cela nous a tous fait rire, et nous avons unanimement accepté. J'ai toujours apprécié ce nain, et ce avant notre départ de la ville-mère. Comme moi, il lui semble important que les nains s'entraident et affrontent les difficultés en face.

Nous avons un an pour nous installer et installer les défenses primaires qui nous protégeront des embuscades gobelines. Ensuite, la moitié de la population adulte sera en permanence à l'entraînement militaire. Les groupes changeront tous les ans, et il sera laissé le dernier mois de l'année libre pour fêter le réveillon.

Puisse Doreniklist et ses nains vivre pour l'éternité !

A notre arrivée, nous trouvons refuge au pied d'un surplomb. Des alligators infestent la rivière. Je suis sensée aller chasser, mais je vais attendre qu'ils partent. Les expéditions mises en échec par l'attaque de ces reptiles sont trop nombreuses, et je n'ai pas l'intention de perdre un bras. Stodir, qui endosse pour l'instant le rôle d'ingénieur, a les yeux qui brillent. Il voudrait au plus vite placer des pièges pour les capturer. Je crois qu'il ne se rend pas compte des risques qu'il prendrait en installant les cages sur les berges.
Nous découvrons sous terre des flots de magnétite, de houille (bituminous coal) et de calcaire (limestone). Nos deux mineurs ont également trouvé des améthystes brutes. Ces ressources seront extrêmement utiles à la forge de nos armes et armures. Stodir a trouvé de quoi faire un piège. Il y a un alligator énorme qui rôde à côté du camp.
Stodir a essayé de poser ses mécanismes sur la berge. L'alligator qui se trouvait dans la mare proche a surgit de l'eau et l'a poursuivit. Notre ingénieur a couru du plus vite qu'il a put, mais la bête s'en est prise à notre étalon et l'a saignée à mort. J'ai rarement vu des créatures plus agressives et dangereuses que les alligators. Stodir en a profité pour achever sont piège, mais moi, j'espère juste que le reptile ne sera pas tenté de se hasarder vers le camp.

Plus tard, tous les alligators partent. Je décide de m'équiper et de partir chasser.

Premier été
Malgré des couloirs un peu gluants, la forteresse commence à ressembler à quelque chose, et les premiers migrants sont arrivés chez nous. L'un d'eux est un forgeron. Nous allons en profiter pour fabriquer au plus vite de l'équipement. Nous avons tout pour fondre de l'acier !

Premier hiver
L'hiver arrive, et le temps de s'entraîner approche également. Nous avons creusé un jardin souterrain, ainsi qu'un terrain d'entraînement exposé à la lumière. Un hôpital est en cours d'aménagement. Nous devons être extrêmement prudents lors de la mise en eau de la citerne qui servira à approvisionner la forteresse en cas de pénurie d'alcool. La fonte de l'acier prend du temps, mais nous sommes en train de placer des pièges mortels à l'entrée de la forteresse, armés de disques de fer tranchants.

Je chasse toujours, et j'ai apprivoisé une renarde. Aucun de mes confrères nains ne semblent intéressé, mais je suis sûre qu'elle trouvera un maître. Je passe tout mon temps libre avec Catten, un des deux mineurs qui étaient parmi nous au départ. Ce n'est pas vraiment le guerrier héroïque de mes rêves, mais il est si charmant et si joyeux ...

Le dernier mois avant le printemps, huit nains sont appelés à prendre les armes pour une année. Stodir, qui a de l'expérience dans le maniement des haches, prend le commandement de la garde de Doreniklist. Des armes réelles et des armures seront forgées au plus vite. Le commandant réparti les huit nains en groupes de deux pour accélérer l'entraînement.

Second printemps
Une seconde vague de migrants est arrivée : nous sommes désormais 43 nains à vivre entre ces murs. Tout se passe bien. La citerne est fonctionnelle, l'entrée est correctement piégée, et nous avons des mets délicieux et trois sortes d'alcools. Le système d'entraînement fonctionne bien, mais Stodir ne veut pas entendre parler de plus de dix escouades. "Trop de groupes donne une armée difficile à contrôler. Nous ferons des escouades de plus de deux s'il le faut."

Les elfes sont venus faire du commerce. Nous avons échangé un disque de fer et quelques bibelots contre du bois, de l'alcool, un jaguar et une loutre. C'est un très bon échange pour nous.

Il n'y a aucun gobelin en vue, et cela m'inquiète un peu. Qu'importe, nous serons préparé lorsqu'ils se montreront.

Second été
Un âne-garou nous a attaqué au milieu de la saison. Il a eu le temps de tuer une chèvre, puis s'est transformé avant d'atteindre mes camarades. Il s'est avéré que lui aussi était un nain, pâle de peau et aux cheveux blancs. Il s'est retrouvé nu au milieu de la forêt, courant pour sa vie.
Les gobelins. Une de ces charogne verte s'est enfuie avec un enfant, et nous n'avons rien vu. Des pièges supplémentaires pour capturer les intrus vont être mis à l'entrée.

Second automne
Aucun signe de kidnappeur gobelin, mais c'est une embuscade entière qui est repérée à la surface. L'alerte est donnée. La caravane naine est à l'extérieur. Il n'est pas question de sacrifier inutilement des vies. Les escouades ne régiront que si les gobelins traversent les pièges. Alors à l'extérieur, je tuais un envahisseur isolé, puis me réfugiait à l'intérieur.

Une fois les gobelins tués par la caravane ou enfermés dans des cages, nous sortons. Le raid aura fait une victime : Kivish, notre armurier. Un graveur nommé Bomrek est porté disparu, et un des gardes de la maison mère est mort de ses blessures.

Quelques jours plus tard, le corps de Bomrek est retrouvé dans les fourrés, sur la colline, des carreaux d'arbalète plantés dans le torse. Nous avons poursuivi nos tractations avec les marchands, et offert des objets forgés pour attirer l'attention des dirigeants de la forteresse-mère.

Second hiver
Cette fois, c'est un varan-garou qui se présente dans les parages. Et tout comme l'autre maudit, il s'est transformé avant d'attaquer quoi que ce soit. C'est une naine aux cheveux blancs qui s'est enfuie sur la colline en évitant mes tirs d'arbalète.

Peu de temps après, les nains armés déposent leurs haches et vont se reposer après une année de dur entraînement. Je n'ai pu passer que peu de temps avec Catten. Il a maigri. La plupart de ceux qui s'exerçaient sont dans le même cas. Ils sont plus forts, plus endurants, et certains ont fait de très bons progrès dans le maniement des haches. Dans quelques semaines, ce sera à mon tour de porter le bouclier pour un an.

Alors que le temps se radoucit, la relève annuelle a lieu. Je suis dans une escouade de trois. Stodir a insisté pour rester commandant et assurer la cohésion. Je pense qu'il deviendra un grand guerrier en quelques années.
Nouvelle embuscade gobeline, et cette fois, aucune caravane pour nous protéger. Nous allons voir si les disques sont au goût de nos meilleurs ennemis.
Le leader s'est fait découper en morceaux, et le reste a fui en paniquant. Nous allons attendre un peu au cas où il y aurait une autre escouade, puis l'alerte sera levée.
Tous les nains savent qu'avec les gobelins, sortir de son abri trop tôt est une erreur fatale. Ce qui devait arriver arriva. Les autre pièges à disques se déclenchèrent. Un tué sur le coup, et trois mutilés qui partent en rampant.

Troisième printemps
Une vague de nouveaux venus porte notre population totale à 98 nains. J'ai bon espoir que la forteresse-mère aura pris en compte nos demandes et ne nous enverra pas d'autres nains. Les escouades s'agrandissent, et des armures en acier sont forgées.

L'entraînement est pénible, et sans s'exercer avec nos haches en bois, nous n'apprenons que très peu. A cause de confusions dans la répartition des escouades, Stodir décide de faire une liste fixe de tous les nains et de remettre au clair les permanences. Catten est de nouveau appelé pour cette année, et nous sommes tous les deux dans la première escouade, avec le commandant.
Peu de temps après, la caravane elfe est arrivée, et s'est immédiatement faite piéger par une embuscade de gobelins. L'alerte est donnée.
Alors que les elfes sont massacrés, et qu'un gobelin chanceux est achevé par mes camarades dans les escaliers supérieurs, nous remarquons avec stupeur qu'un des leaders gobelin n'est autre qu'une naine ! Certainement une enfant kidnappée et entraînée par les peaux-vertes. Elle parvient à pénétrer dans nos défenses, mais avec un bref combat, un de nos capitaine lui a ouvert le crâne avec une hache. Et on nous demande ensuite pour les nains accordent autant d'importance à un bon acier ...

Deux nains sont morts, et deux autres ont des os brisés et vont être pris en charge par notre médecin. Mon cher Catten a le pied ouvert, mais ce n'est pas bien grave. Nous récupérons les armures des gobelins morts, et commençons à réfléchir au sort de ceux que nous avons capturé, qui sont au nombre de huit. Diverses propositions émanent lors des sessions d'entraînement. Une mise à mort sommaire, des duels, une chambre de noyade, une chute dans une fosse, des combats avec des bêtes sauvages. Les idées ne manquent pas, mais il revient à notre commandant de décider.

Après avoir un peu attendu, ceux qui ne sont pas dans l'armée sortent sous une pluie battante. Les corps des elfes gisent, entourés de ceux de leurs montures et de tout leur chargement. Mes camarades récupèrent tout silencieusement. Des tonneaux, de l'alcool, des plantes, des bibelots, deux femelles géantes kiwi, une vipère géante ainsi que d'autre animaux inintéressants que nous donnerons à la prochaine caravane naine.

Troisième été

Une vague d'une dizaine de migrants est arrivée. La forge de barres d'acier et d'équipement continue sans problèmes. Stodir a décidé que les gobelins capturés seraient lancés dans une salle piégée pour être découpés par des disques ; voilà qui devrait faire réfléchir les prochains assaillants.

Une maire a été élue, une tisseuse nommée Bëmbul. Des quartiers spacieux vont lui être attribués, afin qu'elle mène sa fonction du mieux possible.

Stodir souhaite faire des tests sur l'organisation des séances d'entraînement. "Ces outres à bière n'écoutent pas les instructeurs. Il faut retourner aux bons vieux exercices pratiques, alors on va essayer de ne faire travailler que deux gars à la fois dans chaque escouade."
Une caravane humaine arrive sur notre dépôt de marchandises. Le diplomate met quelques coups de pied dans les ossements des gobelins qui traînent là, puis rejoint notre maire, en scrutant avidement les couloirs de la forteresse. Nous préférons offrir nos biens à la caravane naine, mais nous achetons tout de même leur alcool.

Troisième automne
Stodir, qui dispose d'un peu de temps libre lorsque nous nous entraînons, démarre une fête dans son étincelante armure d'acier. Dans le même temps, il ne semble pas que la réduction du nombre de nains requis pour s'entraîner ai eu l'effet escompté. Après avoir quelque peu dégrisé de sa nuit de folie, le commandant émet des doutes. "Cela ne sert à rien d'avoir la moitié de la forteresse enrôlée si les gars ne savent pas comment tenir une hache". Il s'est retiré seul dans ses quartiers pour méditer.
Nous avons essayé le carré de pièges. C'est extrêmement efficace, et les gobelins sont découpés en quelques secondes. Une mort plutôt propre et rapide, contrairement à ce que nous infligent ces créatures crasseuses.
En fin d'automne, un pêcheur affolé rentre dans le meeting hall. Les gobelins tentent de nous assiéger, et ils ont un jabberer ; ces immondes géants et leur bec tranchant. Nous avons tout intérêt à le blesser avec les pièges, sinon, nous aurons de gros problèmes.

Des hurlements résonnent soudain dans la forteresse : "TOUS AUX ABRIS, ILS ONT DES ARBALÈTES !".

Alors dans le couloir principal, je remonte en courant observer les jardins, et ma vision se brouille. La partie destinée aux entrainement n'avait pas encore été recouverte, et les arbalétriers gobelins se donnaient à cœur joie de tirer nos recrues comme des lapins. Quelques uns purent courir se mettre à l'abri, mais certains gisaient blessés ou inanimés sur le sol. La voix puissante du commandant résonna dans les halls. "EN FORMATION !"

Nous attrapons tout notre équipement et courons vers les escaliers. Je sens l'adrénaline monter en moi et mon cœur battre à tout rompre. Les choses allaient mal se passer, nous étions dispersés et peu entraînés. Les autres montent les marches quatre à quatre vers la surface, et j'entends les hurlements stridents des gobelins. Et également les cris de mes camarades qui se battent.

Je monte à mon tour. Des gobelins sont emprisonnés dans des cages, ainsi que le terrible jabberer, qui rugit de rage et ébranle son carcan métallique. Je vois aussi Stodir, qui brandit sa hache ensanglantée et deux têtes de gobelins, et les autres autour, qui crient victoire.
Mon sang se fige soudain. Je ne vois pas Catten. Je repense aux jardins, et mon cœur ne fit qu'un bond. Il était aux terrains d'entraînement. A nouveau, je reprenais les escaliers. Aux terrains, je cherchait parmi les nains à terre. Je le vois enfin, gémissant et ensanglantée. J'ai alors le réflexe idiot de le secouer, ce qui lui arrache un cri de douleur. Il a un carreau d'arbalète dans le ventre, et les membres brisés, mais aucun hémorragie importante. Mon rythme cardiaque redescend un peu. Je lève les yeux : plus de quatre personnes sont mortes sur le terrain. La pluie tombe doucement sur eux.

En redescendant, Stodir a constaté les dégâts, et a ordonné que tous se consacrent aux soins des blessés, à l'enterrement des morts et au rangement de la forteresse. La maire est sortie de ses quartiers et hurle sur ceux qui passent à sa portée. Je me demande parfois qui dirige Doreniklist.

Troisième hiver
Nous avons enterré nos frères et sœurs tombés au combat, et cédé beaucoup de nos objets inutiles à la caravane. Malheureusement, ils n'ont pas pu emporter l'énorme jabberer. Nous ne savons pas encore comme nous allons nous en débarrasser sans prendre de risques.

Catten est bien soigné, mais les blessures se referment lentement et il doit rester allongé. Stodir nous a convoqué en comité pour mettre les choses au point. Il nous a clairement expliquer que nous devions refermer ce trou en haut des terrains d'entraînement, et placer davantage de pièges à l'entrée. Il nous a aussi fait remarquer que tout le monde n'avait pas une chambre individuelle. Le commandant souhaite reprendre l'entraînement en escouades réduites mais bien équipées.

Fin de l'hiver. Nous avons à peine le temps de nous remettre du dernier assaut, que l'on nous signale un autre siège, plus important. Stodir fait se réfugier tout le monde dans les niveaux inférieurs, et presse une vingtaine des meilleurs nains à s'équiper. Je suis tendue. Catten est toujours en repos à l’hôpital, avec d'autres soldats.

Le commandant passe dans les couloirs avec la vingtaine de ses recrues. Il a un regard un peu blême. En me voyant, il s'arrête une seconde. "Surtout restez en bas. Si les gobelins percent la ligne, attrapez tout ce que vous pouvez et brisez les." Il marque un arrêt, regarde ses camarades armés qui l'attendent. "Nous devons y croire Mante. Si nous n'y croyons pas, tout est perdu ici." Je ne dit rien, et le laissait partir.
Nous attendons tous. En haut, nous avons entendu pendant quelques minutes le commandant qui galvanisait ses hommes. Puis, plus rien.

Soudain, une série de ricochets métalliques, de chair et de hurlements inhumains retentissent. Les gobelins et leurs monture ont atteint les pièges, et visiblement, cela a fait des dégâts. Enfin, les cris des nains qui chargent. Une brève bataille se fait entendre, accompagnée de croassements sourds. Puis, plus rien.

Je suis à la salle commune, et la vipère géante glisse silencieusement sur mes pieds. La voix étouffée du commandant résonne, puis le cliquetis des armures qui montent les escaliers. Puis, des cris de joie et de victoire. Tous, en bas, nous soufflons. Je monte pour constater les dégâts : dans la cage d'escalier, les cadavres de crapauds géants et de gobelins armés de masses. A l'entrée de la forteresse, c'est un charnier de jabberer, d'elks et de peaux-vertes transpercés de disques. Un nain est mort, et un autre est blessé. Des pertes bien moindres comparé à ce à quoi nous nous attendions. Les soldats partent patrouiller à la surface pour bien vérifier qu'il ne reste plus de gobelins.

Lorsqu'ils reviennent, ils portent le corps d'Astesh Regäs. Il n'y a plus de gobelins, c'est terminé. Stodir ordonne la mise en place de plus de pièges encore, et décide de continuer l'entraînement par deux.

Quatrième printemps


Catten est sorti de l’hôpital. Il se porte bien, et Stodir souhaite qu'il soit son partenaire au combat. Cela ne me plait pas de le voir devenir un membre permanent de notre armée, mais c'est à lui de choisir ce qu'il souhaite faire. La vie reprend son cours, mais nous nous pressons tous de monter les pièges et de couvrir les terrains d'entraînement. Et hélas, de faire plus de cercueils en prévision des prochains sièges.

Plusieurs de mes amis m'ont fait remarquer que le jaguar de la forteresse, qui n'a toujours pas trouvé de maître, pouvait peut-être être dressé pour se battre ou chasser. Je pense que je vais me pencher sur elle.
Alors que l'air se réchauffe en cette fin de printemps et que je chasse à l'extérieur avec mon jaguar, j'aperçois la caravane elfe, qui arrive tranquillement sur le dépôt. Et puis, au loin, je vois avec effroi une masse de gobelins arriver. Une de ces créatures a les cheveux violets comme l'améthyste, et des oreilles fines et extrêmement longues. Sur sa tête, une couronne en os de nain, et masquant sont visage, une tête de chauve-souris en fer. Un général.

Je courais prévenir Stodir. Celui-ci paraissait plus confiant qu'au dernier siège. L'entrée a été renforcée d'une dizaine de pièges, et notre meilleur guerrier, Asmel Hanches-Simples, était devenu un maître dans le maniement des haches. Nos vingt guerriers étaient armés et équipés de la tête au pied.

Je le secouais par les épaules. "Ils sont une centaine, et nous sommes vingt, Stodir !", "Et ils sont dirigés par un général." Il me jeta un regard comme je n'en avait jamais vu, et esquissa un sourire. "Nous allons les renvoyer d'où ils viennent, et leurs chefs se mordront les doigts de rage quand ils apprendront que la moitié de leur population est morte par la main ..."

Il se tourne vers ses compagnons d'armes et brandit sa hache en l'air.

"... DES BARBES DIVINES DE DORENIKLIST !!"

Alors que les nains s'époumonent pour suivre le glorieux cri de leur commandant, nous entendons des cris atroces venant de la surface. "Enfin ça, c'est si ces abrutis passent les pièges. Descends dans les halls principaux, Mante. ESCOUADES, EN POSITION !"

J'obéissais. Une fois encore, nous entendons les glapissement des gobelins, mais aucun combat.

Quelques dizaines de minutes plus tard, nous entendons le cri d'un soldat. "LA VOIE EST LIBRE !". Nous jetons tous nos chopes en l'air et crions victoire. A nouveau, nous montons et découvrons notre entrée constellée de membres, de tripes et de sang. Plus d'une trentaine de gobelins gisaient, plus ou moins entiers, accompagnés de leurs montures. Pas de traces du général. Nos champs de fraise étaient encore plus écarlates qu'à l'habitude. "Je comprends pourquoi elles poussent si bien." remarquait Catten en souriant.
Nous sommes tranquilles pour l'instant. Moi, je me demande avec anxiété ce que les gobelins vont nous envoyer pour le prochain siège.

Quatrième été
Tout se passe bien, et aucun gobelin n'est en vue. Nous nous occupons de faire des chambres confortables pour tous. Une nouvelle maire a été élue, Ral Tord-Mur. Je chasse le loup dans la forêt. Stodir a permit a une naine de quitter les escouades à cause de sa paraplégie. La moelle épinière a été touchée.
Un minotaure s'aventure dans la forêt. Cette bête immense repère immédiatement l'entrée de la forteresse. Même si il est énorme, je ne pense pas qu'il survive aux pièges. Et en effet, arrivé à l'entrée, tous ses membres sont amputés, et il meurt en quelques secondes.

Après une dizaine de naissances l'année dernière, les enfants ont bien grandi, et il n'y a plus de nouvelles grossesses. La plupart des naines mariées boivent un thé spécial qu'elles aromatisent de fraises sauvages. Je suis contente qu'elles écoutent nos recommandations concernant les problèmes de surpopulation.
Mois de galena. Alors que je chasse sur la colline surplombant l'entrée, un cri strident me surprend. A une quinzaine de mètres, une escouade gobeline. J'étais tellement concentrée sur ma chasse que je ne les avais pas vu arriver. Mes muscles tétanisent, mon esprit se brouille. Medtob, mon jaguar, rugit dans leur direction. Je saisis mon arbalète et tire vers le leader, une gobeline aux mèches écarlates. Un carreau atteint son bras, l'autre sa poitrine. Je la vois suffoquer, mais elle poursuit sa charge en maniant son fléau avec une extrême dextérité. Medtob essaie de tenir les autres à distance.

L'assaillante fait tournoyer son arme qui cliquette et siffle. Je tire un autre carreau qui lui brise la main.

Celle qui tient le bouclier. Avec un cri de rage, elle lance son fléau en direction de ma tête.


12 commentaires:

The Cake a dit…

J'ai bien aimé ton histoire, tu devrais continuer :D

Anonyme a dit…

C'est bon un récit comme ça, j'aime ! ça change.

Anonyme a dit…

Il y en a qui ne chaume pas, chapeau bas !

Jokerleouf a dit…

Super idée, Can't wait ^^

Inarius a dit…

Elle lance son fléau en direction de ma tête ...ET ?

osenael a dit…

s'est toujours un grand plaisir de te lire

Antho a dit…

super série qui commence et hâte d'avoir la suite :D.

Anonyme a dit…

Super histoire!

Unknown a dit…

Très belle histoire, Bravo ! <3 Sa change beaucoup, on s'attache aux personnages assez rapidement ! J'adore !
Sinon comment fait tu pour empêcher l'arrivé des migrants ?

Unknown a dit…

Ca faisait longtemps qu'on avait pas eu le droit à une petite histoire de ce genre, et là, avec le mode roleplay on, c'est vraiment génial! Vivement la suite avec un(e) autre narrateur(trice), pour savoir ce qu'il advint de la forteresse!

Unknown a dit…

D'ailleurs j'ai une question pour toi : si on trouve masse de fer sous la forteresse, vaut il mieux attendre d'avoir de quoi faire de l'acier ou tout de suite forger tout les armures et armes pour la garde ?

PocketTiger a dit…

Morale de cette histoire :

On ne fait pas de forteresse,
Sans casser des nains.

=D